Wednesday, November 12, 2008
Triennale d’Art Contemporain / Art Visuel,à l’île Maurice novembre 2008
Monday, September 22, 2008
Identité par Jean Paul AGATHE
L’art de Jean Paul est en réelle progression auprès de sa première exposition solo datant de 2005. On observe une maturité pour les sujets choisis et un sens aigu pour la poésie, en occurrence pour le slam ; qui aurait pu imaginer faire un slam en guise de discours pour le vernissage ? Jean Paul l’a fait !
D’une palette sombre et inquiétante contrastant sur des couleurs vivent il nous introduit, ici, dans un jeu de mots (pensait t-il aux maux de la société local ?) et de représentations en peinture.
Ces associations de mots qu’on qualifiera plutôt de poèmes illustres les tableaux et vis versa. C’est une occasion de s’approprier de la vision de l’artiste pour découvrir son intimité et ses aspirations. On y découvre évidemment sa curiosité pour les choses de la vie locale typiquement Rodriguaise. L’exposition est divisée en deux parties : coucher de soleil et le regard des autres.
Jean Paul n’est pas un autodidacte. Il ne se déclare pas non plus peintre naïf pour attiser la pitié de la critique si critique il y en a. il est véritablement un artiste peintre plasticien en adéquation avec son temps car les thèmes choisis parle de Rodrigues et la conjoncture actuel. Les titres nous parlent : Bonne prise ; le moulin ; a l’aube ; la bêche ; sous les filaos ; Sega tambour ; la cabane du berger ; « dibois sec ». Mais Jean Paul parle aussi d’âme humaine : confusion ; sensualité ; être ou ne pas être ; bredouille ! Mais bon ! ; « baï looké » ; la soumission ; hypocrisie ou encore solitude.
Seul point noir, si on peut dire qu’il y en a un, c’est l’impression de ne pas avoir pu terminer certaines œuvres dont la trace laisser par les pinceaux reste encore légère. Mais pour un poète comme lui n’avons-nous pas la un chantier laisser volontairement inachevé pour que les spectateurs puissent avoir le choix de finir l’œuvre ?
En tout cas avec ses acryliques sur châssis on ressent l’aisance de l’artiste à déployer son « spleen » créatrice en donnant vie a ses personnages et paysages.
Jacques Désiré WONG SO
Friday, May 09, 2008
MASA AWARD NIGHT
Article publié le Mercredi 7 mai 2008 dans le journal L'Express Rodrigues.
Une pluie de récompenses - Une première édition très réussie.
La première édition du Masa Award Night qui s’est déroulée dans le cadre enchanteur de l’hôtel Mourouk samedi dernier a connu un franc succès. Pour cette première édition 17 récompenses ont été décernées au cours de la soirée.
Le prix du Meilleur Auteur a été attribué à Bernardin Moutien. Doyal Edouard s’est octroyé le titre du Meilleur Compositeur. Le titre du Meilleur Espoir de la chanson rodriguaise est attribué à Rex Léopold. C’est Vallen Pierre-Louis qui a reçu le titre du Meilleur Editeur. Julie Collet a été récompensée pour sa contribution à la promotion du séga tambour. Le prix du conteur est allé à Rosange André. L’award pour le développement de la musique à Rodrigues a été attribué à Macdonald Farla.
Trois prix à titre posthume ont été décernés à Serge Roussety, Cindy Augustin et Pascal Salon. Tino Samoisy est sacré Meilleur Ségatier. Roy Spéville a été décoré pour sa contribution pour le développement de la musique dans l’hôtellerie.
L’artiste David Félicité a reçu un prix pour le promotion de la peinture rodriguaise. Le doyen de l’accordéon, Ton Douc, a été décoré. Jacques Edouard a été décoré pour sa contribution dans le domaine littéraire.
Le prix spécial du jury a été accordé à Jana Collet. Ben Gontran a été décoré pour sa contribution au folklore de l’île. Marlin Augustin a été nommé ambassadeur de la musique traditionnelle de Rodrigues. Le prix de l’Excellence a été accordé à Marie-Lourdes L’Eveillé.
Joyce JHABEEMISUR
Néanmoins c’est une initiative louable car la valorisation des artistes locaux en ce moment est assez maigre.
Pour l’émancipation des Arts Plastiques à Rodrigues.
Thursday, May 08, 2008
Salon d'été 2008
Plaine-des-Papayes accueille le 2e Salon d’été
L'Express. Article publié le Dimanche 20 avril 2008.
Une soixante d’œuvres artistiques dûment sélectionnées attend les amateurs d’art à Plaine-des-Papayes, dans le cadre du deuxième Salon d’été. Un millésime inoubliable…
Diversité des différentes écoles et tendances artistiques imprègnent les oeuvres exposées jusqu’au 30 avril au complexe administratif de Plaine-des-Papayes.
Diversité des différentes écoles et tendances artistiques imprègnent les oeuvres exposées jusqu’au 30 avril au complexe administratif de Plaine-des-Papayes.
L’an passé, les responsables de la Galerie d’Art nationale (GAN), Thivynaidoo Pernumal Naiken en tête, donnaient rendez-vous aux amateurs des Beaux-Arts, à la nouvelle galerie municipale de Quatre-Bornes, pour son premier Salon d’été. Un an après, ils nous convient de nouveau, mais cette fois-ci à la Plaine-des-Papayes, après avoir obtenu, à cet effet, la précieuse collaboration du conseil des districts du Nord.
Le vernissage du 2e Salon d’été a eu lieu jeudi après-midi et depuis vendredi, les visiteurs défilent devant la soixante d’œuvres artistiques dûment sélectionnées. L’exposition restera ouverte jusqu’au mercredi 30 avril. Elle a lieu dans le nouveau complexe administratif de Plaine-des-Papayes.
Original et révolutionnaire
La tenue d’une telle exposition, au cœur de nos deux districts nordistes, fournit une occasion privilégiée, aux habitants des Pamplemousses et de Rivière-du-Rempart, de se familiariser avec une partie de ce que notre île Maurice peut produire en matière d’œuvres artistiques. La meilleure façon de féliciter la direction de la GAN, pour sa politique d’ouverture et de démocratisation de l’accès du plus grand nombre à nos potentialités esthétiques, est encore d’encourager le plus de monde possible à se rendre sur place et à prendre le temps d’admirer les œuvres exposées.
Comme son nom l’indique, ce Salon d’été regroupe une soixantaine d’œuvres d’autant d’artistes, dont principalement des peintres. Ils utilisent toutefois un vaste choix de techniques et de matériaux divers. C’est dire que d’une toile à l’autre, le visiteur bascule d’une conception esthétique à une autre. Le fruit du travail et des recherches esthétiques d’un nombre plus limité de sculpteurs, de photographes, de dessinateurs, de graphistes, de scénographes mêmes, serait-on tenté de souligner, ajoute encore à la diversité des différentes écoles et tendances artistiques présentes à cette exposition.
Devant un si vaste échantillon de ce nouvel état des lieux de l’expression artistique à Maurice, le critique d’art ne peut que se limiter à souligner ce qui lui apparaît comme le plus original et peut-être même le plus révolutionnaire dans les différentes démarches manifestées dans le cadre de ce 2e Salon d’été de la GAN. Manifestement, la palme de l’originalité revient au Trou d’Argent du Rodriguais James Castel. Il contraint le contemplateur de son œuvre à observer, vu du ciel, le Trou d’Argent de son île hors temps.
Une résurrection de Modigliani
Ce faisant, il excelle dans la confrontation de la force océanique, la houle océane, persistant, depuis des millénaires, à rogner son île en élargissant sans cesse le bassin nautique, gagné sur la falaise basaltique, ou encore sur le lit de sable d’or ou d’argent, ourlant la rive. Castel donne un nouveau dynamisme esthétique à cette confrontation naturelle. Les embruns, que celle-ci projette, sont faits de puissantes couleurs et nous en mettent plein la vue. Une réussite qui fait plaisir, car elle va au-delà de l’expression visuelle.
L’on ne sait qui du photographe ou du graphiste, nous devons féliciter en la personne de Steeve Dubois. Il nous offre le visage déterminé d’un Mauricien. Laissons à nos experts en communalisme, scientifique ou pas, le soin de déterminer sa race ou encore sa sous-caste. Contentons-nous de l’admirer, ainsi multiplié et émergeant ainsi de nos quatre couleurs nationales, qu’on pourrait presque prendre pour un beau morceau de paltot larkensiel. Cette réussite constitue une belle affiche, vantant notre unité nationale.
Gérard Foy récidive avec ses récupérations géniales de vieilles portes et de vieilles fenêtres, retrouvées dans le trésor de nos chantiers de bois de démolition. Un de nos plus beaux livres d’histoire. Son trait de génie est, cette fois-ci, de retenir, comme par enchantement, ses deux portes en déséquilibre, avec la seule dentelle de deux lambrequins complètement rouillés. Tout le reste est chef-d’œuvre.
Le sculpteur Devanand Bungshee nous invite à porter un regard attentif sur le mystère de tout être humain. Deux masses ovales, sinon ovoïdales, perchées au sommet d’une colonne vertébrale et l’on parvient à une résurrection de Modigliani, nous rappelant que toute réussite artistique est affaire de Transfiguration.
Dev Anand Chooramun vêt de riches oripeaux notre dodo national, également mais joliment transfiguré. Kishore Bodho s’inspire de l’ami Georges (Brassens), en faisant, de quelques pétales séchés de bougainvillea, un cotillon avec ondine faisant trempette, à moins qu’il ne s’agisse d’une nymphe sortant de l’onde.
Jean Yves L’Onflé donne de l’épaisseur à sa nature florale recréée sur toile, en la parsemant de minuscules points blancs. On songe à une plante de pied, emblématiquement réussie, en admirant la sculpture de Dhyaneshwar Dausoa. Des orteils apparents font figure de cierges adorateurs. Le titre We are one nous désoriente en direction des cinq doigts séparés d’une commune main, travaillant si bien à l’accomplissement de tant de chefs-d’œuvre quotidiens et dans tant de secteurs différents. Il y a du Michel-Ange des Esclaves enchaînés dans l’œuvre photographique ou presque de Rikesh Boodhun.
D’autres artistes occupent une place prééminente, au sein de ce 2e Salon d’été, même s’ils ont davantage cherché à se montrer dignes de la réputation qu’ils ont légitimement acquise, au fil des ans, au lieu de chercher à nous surprendre, à nous étonner, bref à nous éblouir davantage.
Promesses et couleurs nationales
C’est du moins ce qui ressort à coup sûr du sous-bois avec rivière de Belle-Isle, Trou-d’Eau-Douce, d’Yves David, de la Clarisse House pleine d’allant de Yeshan Gunnoo, des filaos dénudés de Calodyne essayant de nous protéger d’un ciel bleuté mais flamboyant d’une apocalyptique beauté de Véronique Le Clézio, d’un jardin des Pamplemousses recréé par le coloriste chazalien que demeure Saïd Aniff Hossanee, de l’icône slave des Salines de Tamarin de Jean Claude Baissac, ou encore des visages féminins afro-indiens de Nathalie Périchon
Les amateurs de Beaux Arts seront d’accord pour souligner toutes les promesses contenues dans le Canard sauvage sculpté sur bois de Nehrullah Gungah, dans la Femme porteuse de beauté d’Amrita Auckloo Dyalah, dans les Femmes au champ de Crèvecoeur de Kishan Jagunduth Beejadhur, dans la Rue Ricard, esthétiquement décomposée, de Jacques Désiré Wong So, ou encore dans le ratissage aux couleurs nationales mais finement dessiné de Geeta Mohit-Pusun. Tout cela fait du 2e Salon d’été de Thivynaidoo Pernumal Naiken, à Plaine-des-Papayes, un millésime inoubliable.
Yvan MARTIAL