Monday, May 29, 2006

Exposition de peinture : Couleur de mai 2006



L’exposition annuelle de l’Association des Artistes de Rodrigues, couleur de mai, qui c’est tenu du 22 au 27 mai 2006 sous la véranda de l’administration central a été l’occasion pour les artistes de l’île de se rencontrer autour d’une exposition.

Les participants sont :

Jean Paul AGATHE
Fleurinot JOLICOEUR
Jacques Desiré WONG SO
Dr Indra CHUNNOO
Roshni GOONRAG
David FELICITE
Stevenson CLAIR
Nadine MONTILLE
Fabrice POLIMON
Christophe MEUNIER
M. LEGENTIL
Pascal SALON
James CASTEL

L’exposition en elle-même.

L’exposition a été dédiée à Pascal SALON, mort récemment. Ce geste très diplomate ne manqua pas de souligner la solidarité des artistes pour une cause juste.

Il n’a pas eu de vernissage faute de manque d’organisation et de temps.
Manque réel d’organisation voilà ce qui était visible lors de cette exposition. Faute de quoi rien ou presque des œuvres misent en vente a été achetés. Ce genre d’erreur fatal d’amateurisme dénigre de ce faite les exposants eux même.
Les panneaux d’accrochage étaient sales. Il n’y avait pas de nom, sauf une, qui accompagnait les travaux. L’organisation des panneaux sous la véranda était un hexagone fermé sur elle-même. Tout cela montre le manque de professionnalise et de sérieux a vraiment faire un projet d’exposition digne de ce nom en commun, pour cette année.
Pourtant l’année dernière les choses n’étaient pas ainsi. L’association avait pu trouvé un sponsor, la commission des arts et de la culture, et un chapiteau suffisamment grand pour accueillir une soixantaine d’œuvre.

On constate un recyclage des œuvres. Le recyclage en question n’est rien d’autre que la réutilisation des anciens travaux. Cela relève d’un manque de volonté et de paresse à créer.

Le niveau graphique des travaux exposé relève de l’amateur pour beaucoup. Pourtant il y a bon nombres des participants qui on déjà exposé en groupe ou en en solo.
Il n’y a pas vraiment de partie prit graphique. La plupart des peintres peinent pour peindre. Il n’y a vraisemblablement pas de démarche ni de recherche dans les coloris ni la composition. La peinture est bien souvent utilisé pure sur le support sans mélange préalable.
Oui les fauves et les naïfs ont existés et existent encore dans le circuit. Mais ils ont leur mode de fonctionnement propre à eux et bien définit. Ici l’utilisation de ces notions est bien flou et pas encore bien comprit.
Il me semble que le manque de connaissance à ce sujet nuis au bon fonctionne de la pensée de certain artistes à faire un travail original et personnel.

Notons toutefois les paysages de Fabrice POLIMON et le grand format de M. LEGENTIL qui n’a pas laissés les visiteurs indifférents. Par leur partie prit esthétique la figuration et le cubisme, respectivement, c’est deux jeune homme, encore étudiants, on su donné a leur œuvre de la vigueur et un ère de nouveauté.
Il y a eu des innovations en terme de dispositif notamment avec David FELICITE et James CASTEL. David a disposé ses tableaux en diagonal et James a signé son travail d’une façon très ingénieux dernière une charnière cloué sur du contreplaqué qui lui servait de support.
Notons aussi la participation spontanée de Roshni GOONRAG qui a aussi participé au 25ème salon de mai, à Maurice.

Beaucoup reste à faire au niveau de la compréhension de l’univers/histoire de l’art pour les artistes eux même. Car les erreurs du passé, ici comme ailleurs, ne fait que refaire surface que trop souvent.

Wednesday, May 17, 2006

Personne n’est prophète dans son pays.

Ainsi Pascal nous a quitté en laissant derrière lui une vie d’artiste bien tourmenté.

Qui l’aurait cru. A peine sa carrière propulsé par une exposition à L’alliance française en avril 2006, qu’il n’a même pas eu le temps de savourer cet instant de plénitude qu’il nous quitte déjà.

Pascal était avant tout un visionnaire dans la sculpture. Il avait comprit l’utilité de l’objet et de ces multiples fonctions dans le quotidien des gens. Son terrain de « jeu » : le papier mâché.

Il avait réussi a perfectionner sont art a un degré de création (et non pas de production comme le stipulerait certain) très avancée.

Son ambition de venir en aide aux personnes autrement capable inspirait plus d’un donc moi-même.

Les yeux des autres ; voilà la faute. Si les yeux sont la fenêtre de l’âme alors je juge que l’âme de certain sont impitoyable et affreux.

DÉCÈS DE PASCAL SALON












Article publié par le journal L’express Rodrigues,le Mercredi 17 mai 2006.

Enquête judiciaire probable

Tout Rodrigues pleure Pascal Salon, sculpteur hors pair, décédé à l’âge de 27 ans. Les circonstances de sa mort à l’hôpital de Crève-Cœur dans la soirée de jeudi demeurent encore inexpliquées. Ses parents ont fait appel au Dr Amacharya Gajullu, ancien médecin légiste exerçant dans le privé, pour pratiquer une contre-autopsie. Il a prélevé des échantillons sur le cadavre aux fins d’analyse. Les résultats seront communiqués aux parents dans une semaine. C’est la première fois aussi qu’une famille de Rodrigues a recours à un tel service.

Le Dr Satish Boolell, Chief medical officer, qui a pratiqué l’autopsie samedi, a attribué la cause du décès à un œdème cérébral et pulmonaire. Il fera lui aussi analyser des échantillons de sang avant de soumettre son rapport officiel.

Les parents n’ont pas encore déposé de plainte au ministère de la Santé ou à la police. Mais, étant donné qu’ils soupçonnent un cas de négligence médical, l’affaire fera probablement l’objet d’une enquête judiciaire au cours de laquelle des membres du personnel paramédical et médical et les parents seront appelés à donner leur version devant un magistrat.

L’artiste souffrait de dépression nerveuse et suivait même un traitement à l’hôpital psychiatrique Brown-Séquard à Maurice. Selon des amis et à partir des renseignements glanés dans son entourage, il montrait des signes d’agressivité mardi dernier. Il avait été admis à l’hôpital dans la matinée, soit le même jour où il aurait dû prendre l’avion pour Maurice en vue de son traitement.

Surdosage d’anti-dépresseurs ?

Son état ne permettait pas un tel déplacement. “Il était à bout de nerfs et des fois il ne dormait pas pendant cinq jours. Mais il n’y avait pas de siège rabattable pour le transporter en position allongée à bord de l’ATR”, explique sa maman, Brigitte, une ancienne infirmière à l’hôpital. Celle-ci, qui connaît les rouages du milieu hospitalier, soupçonne qu’il y a eu surdosage d’anti-dépresseurs (normalement du valium ou des équivalents) ou un mismanagement du cas.

Le père du sculpteur, Darsili, cadre à la Barclays Bank de Rodrigues, arrive difficilement à expliquer cette disparition et laisse plutôt le soin à son épouse de parler des “zones d’ombre” entourant la mort de leur fils. “A ce stade, je ne peux me prononcer sur les causes exactes de sa mort. Le certificat de décès fait état d’un œdème cérébral et pulmonaire, mais nous attendrons le rapport du Dr Gajullu avant d’entreprendre toute action”, confie Darsili, écrasé de douleur, à son retour chez lui, à Mont-Lubin, après les funérailles de Pascal, samedi. Le sculpteur était apprécié de tous et un grand nombre de parents et d’amis ont tenu à lui rendre un dernier hommage.

Brigitte est déterminée plus que jamais à faire la lumière sur la mort de son fils. “Je ne comprends pas comment le médecin traitant disait qu’il récupérait à 90 % à 14 heures et qu’à 20 h 30 on m’annonçait sa mort. J’ai aussi appelé à 18 h 25 et on me disait qu’il était dans un profond sommeil et que son état s’améliorait”, dit-elle.

Une dernière exposition en avril

Interrogé, le Dr Shivalingum Ramen, directeur de la Santé à Rodrigues, confirme qu’une enquête interne est en cours à l’hôpital de Crève-Cœur du fait qu’il y a eu contre-autopsie. “Nous attendons le rapport officiel du Chief medical officer avant de nous prononcer. Mais selon le médecin traitant, on lui a administré la dose normale et beaucoup moins que ce qu’on lui administrait pour son traitement dans le passé. On avait décidé de l’envoyer à Maurice, mais il était devenu trop violent pour pouvoir voyager en avion”, explique le Dr Ramen.

La maman a aussi fait sa petite enquête en milieu hospitalier. Selon elle, le dossier de son fils était introuvable alors qu’il suivait un traitement à l’hôpital Brown-Séquard depuis deux ans, on ne l’aurait pas intubé et son corps aurait été envoyé à la morgue avant l’arrivée des policiers à 22 heures.

Pascal était l’aîné d’une famille de six enfants et a aussi une sœur adoptive. Depuis l’âge de 17 ans, il s’est spécialisé dans la sculpture en papier mâché. Ses œuvres, installées à côté de son corps, inerte, dans le salon de la maison, ont été réalisées avec beaucoup de talent et de finesse. Peintes de couleur or, elles ressemblent au bronze au point de s’y méprendre.

L’artiste aimait sculpter des silhouettes féminines et des scènes de la vie à Rodrigues, dont des coupeurs de corail et des pêcheurs. L’express Rodrigues du mercredi 26 avril lui avait consacré un portrait sous le titre de Il se bat pour son art. Il évoquait, dans l’article, les difficultés auxquelles ont à faire face tout artiste qui n’est pas membre d’une association ou proche des politiciens. Il a dû “aller de boutique en boutique” pour distribuer les brochures de son exposition à l’Alliance française.

Rien ne prévoyait une fin si brusque. Du 12 au 27 avril, il avait pu exposer ses œuvres à l’antenne de l’Alliance française, à Port-Mathurin et avait animé un atelier de travail sur le papier mâché. Il a consacré deux mois de travail à cette expo. Sa maman nous confiait aussi qu’il voulait se lancer également dans un projet de recyclage du papier, dont la fabrication de bacs à riz et autres denrées, en papier mâché.

Le sculpteur s’en est allé, mais il a laissé une empreinte indélébile. Sur le comptoir du restaurant Le Capitaine, à Port-Mathurin, une sculpture en papier mâché nommé La Serveuse témoigne de son passage.

Anil RAMESSUR

Tuesday, May 09, 2006

Il se bat pour son art - Pascal Salon


Article publié par le journal L’express Rodrigues,le Mercredi 26 avril 2006.

PASCAL SALON, SCULPTEUR

Il se bat pour son art

La sculpture, une nouvelle étape dans la vie de l’artiste.

C’est une première dans la carrière de Pascal Salon, sculpteur de Mont-Lubin. Le public découvre en ce moment ses œuvres exposées au siège de l’Alliance française à Pointe-Vénus. Comme pratiquement tous les artistes, Pascal a forgé sa propre personnalité.

Les gestes prouvent que la sculpture est plus qu’une passion pour lui. Il travaille principalement avec du papier mâché. Des scènes de la vie locale. Ou encore des métiers typiquement rodriguais. L’on y trouve des coupeurs de corail, des pêcheurs ou encore un passant. Il rend également hommage à la femme. L’artiste se laisse envoûter par les courbes féminines. “J’aime bien admirer, avec l’œil de l’artiste, les courbes des femmes. Ce sont ces petits détails qui me donnent de l’inspiration.”

La présence féminine est importante dans l’œuvre d’un artiste. C’est son constat. Pour ce qui de personnages rodriguais, il veut, à sa façon, rendre hommage aux métiers qui sont en voie de disparition. Pascal travaille uniquement avec du papier mâché. Il mélange des produits chimiques pour que l’œuvre ne soit pas affectée par des acariens ou d’autres insectes. Le tout est couvert d’une couche de peinture argentée ou dorée. Mais il a ses secrets, qu’il ne dévoilera pas. Les produits finis laissent pantois. Un œil non averti pourrait croire que c’est du bronze.

Un artiste doit gagner sa vie, même s’il est difficile de vivre de l’art à Rodrigues. Quelques-unes de ses sculptures ont déjà été vendues à des touristes ou aux commerçants du coin. Mais il a vraiment galéré avant de pouvoir préparer son exposition. Il a découvert que les portes sont fermées si un artiste n’est pas membre d’une association ou s’il n’est pas proche des politiciens. “Tout est politisé. Je ne suis pas d’accord pour politiser l’art. Un artiste doit être libre dans ses pensées comme dans ses actions.”

Il est allé de boutique en boutique pour distribuer les brochures de son exposition. Quelques jours plus tard, il a eu des maux de tête. Mais il l’a fait pour sa passion et son art.

Il a découvert la sculpture avec du papier mâché alors qu’il était à l’école primaire. Il continuera dans la même voie au collège John Kennedy à Maurice. Pascal développe alors son propre style et se perfectionne peu à peu.

Le sculpteur a pris deux mois pour préparer son exposition. Pour lui, c’est une revanche sur la vie, qui ne l’a jamais gâté. Il était un étudiant plein de rêves dans un des plus grands collèges de Maurice. Mais sa vie a basculé alors qu’il se faisait enregistrer pour les examens du school certificate. Il s’est rendu compte que, légalement, il n’existait pas. Alors, comment avait-il pu prendre part aux examens de fin du cycle primaire ? C’est tout son monde qui s’écroulait. Il a dû arrêter l’école pour entamer des démarches afin d’avoir une identité. Il ne chercha pas à savoir qui avait fauté. L’important, c’était d’avoir une identité.

Cet événement l’a marqué. Mais alors que tous ses rêves s’étaient volatilisés, il lui est resté la sculpture. C’est, quelque part, son identité. Il fera découvrir aux autres de quoi il est capable. Il veut aussi faire découvrir son talent aux Mauriciens. Cette exposition est pour lui une victoire et une nouvelle étape dans sa vie.

Patrick ST PIERRE